UN FUTUR « PLASTIC FREE » POUR LES EAUX DE LA PLANETE

Matériau inaltérable et alors très difficile à éliminer, le plastique s’est imposé au fil des ans comme l’une des menaces principales pour les mers et océans et contribue aujourd’hui à l’excessive pollution de notre planète. À l’heure actuelle, un million de tonnes de plastique sont produites chaque jour, qui finissent pour la plupart par peupler un environnement de plus en plus menacé. Manifeste lorsque ces éléments – bouteilles d’eau, sacs… – sont visibles à l’œil nu, cette pollution endémique est d’autant plus inquiétante qu’elle revêt un aspect beaucoup plus dissimulé en raison du caractère imperceptible de brins ou de microscopiques débris de plastique dans la mer. En effet, ce plastique qui n’est pas collecté, par inconscience et négligence de la part de tous, se retrouve dans les rivières puis dans la mer : une partie reste à la surface et finit par former des agglomérations malsaines dans les océans, jusqu’à ressembler parfois à ce que l’on appelle des « continents plastiques » ; le reste coule et recouvre les fonds marins, étouffant de ce fait la faune et la flore qui en font la richesse. Dès lors, si rien n’est fait, dans quelques années, le poids du plastique dans la mer sera inexorablement supérieur à celui de l’ensemble des espèces animales marines.
Les déchets plastiques qui errent au gré des flux marins trompent la vigilance des poissons, qui y voient des proies et de la nourriture. Mais la composition même du matériau, indubitablement chimique, conduit à la mort de milliers d’animaux, par dénutrition puisqu’ils ne sont en mesure de se nourrir convenablement avec du plastique. Un tel constat nous amène à nous interroger sur l’effet dévastateur que pourrait avoir sur nous, humains, la consommation de poissons intoxiqués. Pour le moment, personne n’est certain de ce qu’il adviendra de nous si nous ne cessons pas cette frénétique expansion du plastique dans la nature. La racine du mal réside dans le fait que chaque jour d’énormes quantités d’objets en plastique sont produits, utilisés – parfois peu – puis jetés. Convaincus de son faible coût, nous avons alimenté la chimère du jetable. Mais en réalité les coûts de la phase “après-utilisation” sont bien plus nocifs pour la vie – et la survie – de notre monde. Et même si nous sommes actifs avec le tri sélectif et le recyclage (qui ne couvrent que 13% des déchets), dans la plupart des pays, cela ne peut suffire et certains déchets sont même rejetés directement dans l’eau, recouvrant et remplissant d’abord les rivières puis, à terme, la mer.

Un tel processus semble irréversible et les médias sont désormais de plus en plus enclins à montrer des images des victimes inutiles des filets de pêche en plastique perdus ou volontairement abandonnés. Les rivières, les plages et les fonds marins submergés par les déchets plastiques deviennent habituelles pour l’imaginaire collectif. Ces images corroborent les dommages causés aux activités touristiques, à la pêche elle-même, à la navigation, à la vie marine, ainsi qu’à nous-mêmes, et donnent une idée claire des coûts directs et indirects associés à un phénomène aussi dramatique que celui auquel nous assistons.
Il en va de notre responsabilité de tenter d’apporter des réponses à une tragédie aussi terrible pour notre monde, et au risque de voir périr la planète et toutes les espèces qui la peuplent, parmi lesquelles nous, les humains.

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